David Chapman veux sortir de prison !

 

Mark David Chapman espère-t-il sortir de prison  ?  Le verdict final sera connu d’ici la fin de la semaine.

 

 

L’assassin de John Lennon devrait voir sa septième demande de remise en liberté examinée à partir de mardi. Il a aujourd’hui 57 ans. Il en avait 25 lorsqu’il a tiré à bout portant sur l’ex-Beatles. Et si, depuis 2000, il réitère tous les deux ans sa requête comme la loi l’y autorise, il se montrait, lors de sa dernière tentative en 2010, résigné à rester derrière les barreaux. « Le commun des mortels dirait sans doutelaissez-le en prison, et je le comprends ». Pour sa part, Yoko Ono, veuve de John Lennon et gardienne du temple érigé depuis plus de trente ans à sa mémoire, s’est une nouvelle fois opposée à une libération : Chapman pourrait, estime-t-elle, être une menace pour elle et les deux fils du chanteur, Julian et Sean.

Hiératique, froide, maternelle pourtant, puissante et belle. Telle apparaît Yoko Ono sur la dernière image de Lennon vivant, prise quelques heures avant le meurtre. Ce 8 décembre 1980, le couple reçoit chez lui la célèbre photographe Annie Leibovitz. Trois semaines plus tôt est sorti leur album Double Fantasy, et le magazine Rolling Stone veut pour sa couverture un portrait du chanteur. Seul. Il refuse : Annie Leibovitz le fait poser nu, en position foetale contre sa compagne dont il embrasse la tempe. Quelques minutes plus tard, ils sortent tous deux de l’immeuble Dakota, une grande bâtisse néo-gothique en bordure de Central Park où pullulent les célébrités. Comme de coutume, quelques fans se battent les flancs en attendant un autographe.

Héros morts

Parmi eux, ce jour-là, Mark David Chapman, un gros garçon joufflu, chômeur, ex-agent de sécurité à Hawaï, ex-drogué, amoureux des Beatles et de L’attrape-coeurs de Salinger dont il a emmené avec lui un exemplaire. Il prie Lennon de lui dédicacer son dernier disque – l’objet, découvert près du Dakota par un agent d’entretien, sera mis aux enchères en 2010 pour 850 000 dollars – et se montre presque surpris de l’affabilité du musicien, qui lui demande s’il n’a besoin de rien d’autre. Le couple se rend ensuite en voiture au studio Record Plant, où il travaille sur « Walking On Thin Ice », avant de prendre le chemin du retour, vers 22 h 50. Yoko Ono sort la première de la voiture et s’engouffre sous l’arche de l’entrée. John Lennon s’apprête à la suivre lorsqu’il reçoit quatre balles dans le dos et le bras. En 2008, Mark Chapman affirmait n’avoir jamais interpellé « Mister Lennon » avant de l’abattre. « Ça a été imaginé par les médias. Il ne s’est pas retourné. Je lui ai tiré dans le dos. »

L’ex-Beatles meurt quinze minutes plus tard à l’hôpital Roosevelt. Les télévisions et les radios interrompent leurs programmes pour annoncer la nouvelle. Ironie du sort : John Lennon déplorait quelques jours plus tôt, au cours de son interview à Rolling Stone, que les fans et les critiques veuillent « des héros morts », « comme James Dean ». Le chanteur n’exclut pas de revenir sur scène, mais « sans fumigènes, sans rouge à lèvres, sans flashs ». « On est des rockers régénérés et on repart à zéro. On a plein de temps, non ? » Après l’annonce de sa disparition, des centaines de personnes s’attroupent devant l’immeuble Dakota. Pendant plusieurs jours ils pleurent, se recueillent, couvrent de fleurs le lieu où leur idole a été abattue.

« Honteux » et « désolé »

Chapman, lui, ne cherche pas à échapper à la justice. Après les coups de feu, le gardien du Dakota se précipite à l’entrée et le découvre, immobile, revolver au poing. Plus tard, il refuse de plaider la folie comme ses avocats le lui conseillent. Il expliquera à plusieurs reprises avoir résolu « bêtement » et « égoïstement » de tuer une star pour sortir de l’anonymat : il était prêt, ainsi, à remplacer Lennon par l’actrice Elizabeth Taylor ou l’animateur de télévision Johnny Carson. L’ex-Beatles, dont la vie lui semblait en contradiction avec ses engagements politiques, était toutefois sa première cible. Il aurait planifié son meurtre trois mois avant de le commettre, en regardant la pochette du disque Sergent Pepper’s Lonely Hearts Club Band. « J’ai vu son visage et il m’a semblé d’un coup avoir la solution au sentiment que j’avais d’être perdu, de n’être personne, affirmait-il en 2008. Je me suis dit, si je tuais cet homme, je serais quelqu’un. »

Aujourd’hui, Mark Chapman se dit « honteux » et « désolé » de son geste. Les amoureux de Lennon, eux, continuent de s’indigner de son hypothétique libération. Et pour certains menacent, le cas échéant, de venger le chanteur.

 

Source http://www.lepoint.fr/

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1 réponse

  1. 27 août 2012

    […] David Chapman veux sortir de prison ! » Mark David Chapman reste en prison . […]

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